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Le XVII° siècle

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Fin des guerres civiles, naissance d'un Etat fort

C’est d’abord la fin, ou presque, des guerres de religion en France. Grâce à l’Edit de Nantes (1598), on ne se tue plus entre cousins. Cette guerre se prolonge jusqu’au milieu du siècle surtout en Europe centrale et dans les Etats allemands où elle a des conséquences dramatiques.

En France, l’autorité royale se fait pesamment sentir sur les nobles, qui sont soit marginalisés à la campagne, soit contrôlés à la cour de Versailles.

Les paysans sont comme d’habitude écrasés d’impôts et n’ont presque aucun droit, même s’ils représentent 90% de la population. La littérature de l’époque les ignore presque entièrement, -sauf La Fontaine, dans sa fable la mort et le bûcheron par exemple.

Mais en tant que puissance culturelle, politique, militaire, la France est la première en Europe, et elle le sait. Tout l’occident s’aligne sur sa mode, ses goûts et ses usages. Descartes donne un nouvel élan à la philosophie, le français devient la langue de la diplomatie. Partout en Europe, on créée des petits Versailles.

Maîtrise et distinction

Cette puissance ne s’exerce pas sans contrôle. Après une Renaissance ivre, audacieuse, sans tabou, le dix-septième frappe par sa tendance à corriger, interdire, condamner, et à mettre la nature en coupe réglée dans des jardins tirés au cordeau. La société met beaucoup d’énergie à distinguer entre ce qui convient et ce qui ne convient pas, entre le bon goût et le mauvais goût. Alors que le corps, des pieds à la tête en passant par le sexe, était si présent dans les oeuvres de Rabelais, Montaigne, Ronsard, il devient désormais de mauvais ton d’en parler. En somme, c’est un siècle de raffinement.

Une époque en clair-obscur

Ce raffinement peut prêter à rire, tout comme la comédie sociale qui amuse La Bruyère et Molière. Mais les auteurs du siècle peuvent avoir un regard plus sombre. Et si toute cette agitation n’était au fond que le moyen de nous faire oublier l’horreur de la mort ?

Les écrivains du dix-septième siècle peuvent ainsi être foudroyants, à la manière de Pascal ou de La Rochefoucauld, et jouer sur un clair-obscur très intense, comme ce tableau de Trophime Bigot.

Cette lumière étrange et contrastée nimbe souvent la vie des grandes figures du siècle. Louis XIV, Racine, Pascal, Rancé, et même La Fontaine, après avoir mené la grande vie, femmes, fêtes, bons plats, bonne chère, finissent par renoncer aux plaisirs, éteignent les lampes, s’éloignent des hommes, se rapprochent de Dieu.

La langue française au XVIIᵉ siècle

Le dix-septième est un siècle rigoureux, tout en maîtrise et en contraintes. Donc le français gagne en rigueur mais perd en richesse sémantique. Autant la Renaissance était toute abondance et tout excès, autant le dix-septième va s’attacher à fixer les usages, et élaguer un vocabulaire jugé trop foisonnant. La création de l’Académie française participe de ce mouvement de régulation.

De plus en plus contraints dans leurs moyens d’expression, les auteurs vont développer la recherche du mot juste et la musicalité de leur langue.

A cet effort correspond un idéal de clarté et d’élégance qui semble aux auteurs du siècle (à tort ou à raison) être le génie propre de la langue française. Et vers la fin du siècle l’opinion générale est qu’on ne pourra jamais faire mieux, qu’on est arrivé au sommet de la langue (cette autosatisfaction est aussi caractéristique du règne de Louis XIV). Et d’une certaine manière, c’est vrai, si l’on se réfère à cet idéal de clarté et d’élégance qui était celui de l’époque. Mais vouloir à toute force être absolument clair dans l’expression, n’est-ce pas aussi supposer que rien n’est fondamentalement obscur et confus en l’homme ? N’y a-t-il pas là un peu de naïveté ? (ou d’optimisme !) Le romantisme bien plus tard emmènera la langue française dans ces brumes et ces sentiments troubles que le XVII° se refusait à considérer.