L’aubépin
Bel Aubépin fleurissant,
Verdissant
Le long de ce beau rivage,
Tu es vêtu jusqu’au bas
Des longs bras
D’une lambrunche sauvage.
Deux camps de rouges fourmis
Se sont mis
En garnison sous ta souche ;
En ton pied demi-mangé
Allongé
Les avettes ont leur couche.
Le chantre Rossignolet
Nouvelet,
Courtisant sa bien-aimée,
Pour ses amours alléger
Vient loger
Tous les ans en ta ramée.
Sur ta cime il fait son nid
Tout uni
De mousse et de fine soie,
Où ses petits écloront,
Qui seront
De mes mains la douce proie.
Or vis, gentil Aubépin,
Vis sans fin,
Vis sans que jamais tonnerre,
Ou la cognée, ou les vents,
Ou les temps
Te puissent ruer par terre.
Extrait des Odes, livre IV, 1550
© 2023 Matthieu Binder. Réalisation Thomas Grimaud.