Une femme s’étend sur le sable, regarde le ciel et la mer, puis s’endort. Ces sensations simples sont décrites comme ce qu’elles sont du point de vue de qui les éprouve. Lorsqu’on regarde la mer étant allongé, c’est une « eau debout » que l’on voit…
Vue
Si la plage penche, si
L’ombre sur l’œil s’use et pleure
Si l’azur est larme, ainsi
Au sel des dents pure affleure
La vierge fumée ou l’air
Que berce en soi puis expire
Vers l’eau debout d’une mer
Assoupie en son empire
Celle qui sans les ouïr
Si la lèvre au vent remue
Se joue à évanouir
Mille mots vains où se mue
Sous l’humide éclair de dents
Le très doux feu du dedans.
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Paul Valéry, Album de vers anciens, 1920.
© 2024 Matthieu Binder. Réalisation Thomas Grimaud.