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Printemps

Tendre, la jeune femme rousse,

Que tant d’innocence émoustille,

Dit à la blonde jeune fille

Ces mots, tout bas, d’une voix douce :

 

« Sève qui monte et fleur qui pousse,

Ton enfance est une charmille :

Laisse errer mes doigts dans la mousse

Où le bouton de rose brille,

 

« Laisse-moi, parmi l’herbe claire,

Boire les gouttes de rosée

Dont la fleur tendre est arrosée, –

 

« Afin que le plaisir, ma chère,

Illumine ton front candide

Comme l’aube l’azur timide. »

 

***

 

Paul Verlaine, Parallèlement, 1884