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Écouter Montaigne

De nombreux chapitres de l’édition de 1595 des Essais, lus par un comédien, dans une prononciation moderne. Texte en regard. Projet « Montaigne à l’œuvre », par l’Université de Tours.

La vie et l’œuvre de Montaigne

Un portrait de Montaigne, par les meilleurs spécialistes. 60 mn.

« Une vie, une œuvre », France Culture, 2008.

Quelle édition choisir ?

La langue de Montaigne est prodigieuse, mais ancienne. Pour qui n’est pas familier avec les langues de la Renaissance, la lecture peut devenir assez vite compliquée. Il vaut mieux que chacun choisisse une édition correspondant à sa maîtrise du français et de ses racines. Quitte à en changer plus tard !

Pour un lecteur néophyte, je conseillerais donc la dernière édition en date (Laffont/Mollat), adaptation intelligente de la langue de Montaigne en français plus moderne : l’exercice était périlleux mais le résultat est vraiment remarquable. On perd peu de substance et on gagne vraiment en fluidité.

L’étape supérieure, qui constitue en excellent entre-deux, où l’orthographe est modernisée et des équivalences de termes sont proposées, c’est l’édition de poche de gallimard :

L’édition la plus complète, la plus fidèle aux strates du texte :

  • Essais, édition établie par André Tournon, imprimerie nationale, 1998.

Enfin, pour les virtuoses, et c’est l’avantage, disponible sur wikisource, l’édition des Essais qui suivit la mort de Montaigne (texte publié en 1595) :

Les strates du texte

Il y a eu plusieurs éditions de Essais du vivant de Montaigne, et l’auteur a procédé à de nombreux ajouts et corrections sur un exemplaire, dit « exemplaire de Bordeaux » avant une probable édition remaniée de sa main. Mais Montaigne mourut, et on ne connaît pas le texte définitif que l’auteur avait en tête. L’université de Chicago a numérisé le texte en plusieurs couleurs pour indiquer les variantes entre texte imprimé et corrections et ajouts de la main de Montaigne.

La philosophie de Montaigne

Montaigne passe souvent pour un sceptique. Pourtant, il est possible de dégager de la pensée de Montaigne un certain nombre de certitudes et d’affirmations. C’est le propos de Bernard Sève, dans un essai lumineux : Montaigne. Des règles pour l’esprit (PUF, 2007)

Dans l’édition de 1580, Montaigne écrit à propos de son ami Etienne de la Boétie : « Si on me presse de me dire pourquoi je l’aimais, je sens que cela ne se peut exprimer. « 

Sur le texte imprimé de l’édition de 1588, l’auteur ajoute dans la marge « … qu’en répondant : parce que c’était lui. »

Et d’une autre encre, c’est-dire encore plus tard, « parce que c’était moi. »

Il faut du temps pour forger une formule qui traverse les siècles !

Un chef de l’Etat Français tient au jour de son élection les Essais dans ses mains. Quel meilleur symbole pour montrer la vie de ce livre par delà les siècles, jusque dans l’action publique !